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Le financement des TPE/PME sans les banques - Qu'est-ce qu'une Fintech?

  • etiennecoudard
  • 16 janv. 2017
  • 4 min de lecture

Chapitre I - Le financement des TPE/PME sans les banques : émergence d’alternatives au financement bancaire


Les startups de l’industrie financière sont regroupées par le terme fintech. Elles sont souvent présentées comme disruptives et nombreux sont les articles annonçant qu’elles vont révolutionner le monde financier. Le financement participatif entre dans cette catégorie. Nous allons étudier plus en détails les startups opérant dans le financement d’entreprises avant de nous concentrer sur une étude plus approfondie du financement participatif en prêt.

1 – Qu’est-ce qu’une fintech ?

Dans la lignée des greentech, cleantech ou encore medtech, la finance s’est vu rattrapée par les nouvelles technologies et attribuée le suffixe tech. Mais qu’est-ce qu’une fintech exactement ?

Contraction de finance et technologie, Bpifrance Le Lab définit les fintech ainsi : « Entreprises qui s’appuient sur les technologies numériques pour proposer des services financiers aux particuliers (B2C) comme aux entreprises (B2B) et aux banques elles-mêmes» (Bpifrance Le Lab, 2016). Le numérique est donc une caractéristique clef de ces nouveaux acteurs du monde financier.



Le terme fintech était quasiment inexistant en France il y a quelques années. Pourtant, l’influence des nouvelles technologies dans le domaine de la finance n’est pas nouvelle. A la fin du XXème siècle, le développement d’internet insuffle un premier vent d’innovation dans les services financiers. Les premières banques en ligne apparaissent dès 1994 en France. Paypal, lancé aux Etats-Unis en 1998, fait également figure de pionnier dans l’industrie en créant une solution de paiement 100% digital.


On ne parle cependant pas de révolution du secteur car ces entreprises peinent alors à se développer. A la fin du XXème le développement d’internet n’en est qu’à ses débuts. Ces nouvelles solutions se confrontent à un marché peu mature. En France par exemple, seuls 2 millions de français utilisent internet en 1999 (Bahu-Leyser, 1999). De plus les possibilités offertes au début de l’internet commercial restaient limitées en raison d’un débit très lent, ceci jusqu’à la démocratisation du haut débit entre 2004 et 2006. Par ailleurs l’écosystème n’était pas le même que celui actuel. La méfiance vis-à-vis de ces nouveaux acteurs était plus grande, et par conséquence la réglementation était plus contraignante, freinant l’essor de ces jeunes pousses.


Ce n’est qu’en 2010 qu’une deuxième vague d’innovations technologiques vient frapper le secteur financier. Celle-ci connaît un succès plus rapide que la précédente grâce à des changements sociétaux majeurs opérés en quelques années. L’usage du smartphone s’est démocratisé et les individus sont de plus en plus connectés tant à des fins personnelles que professionnelles. L’explosion du e-commerce impose aux acteurs du paiement d’évoluer. La réglementation a également mûri son approche à l’innovation dans ce secteur et y est plus favorable. Ces mutations sont sources d’opportunités pour les entrepreneurs. Ainsi se développent de nouvelles solutions de paiement (sans contact, paiement mobile, etc.), des robo-advisors gestionnaires d’épargne ou encore le financement participatif. Le terme fintech, emprunté aux anglo-saxons, s’inscrit alors peu à peu dans le vocabulaire des parties intéressées par l’émergence de ces startups financières.


Il n’existe pas de liste officielle qui classerait les fintech en catégories d’activités. Bpifrance distingue toutefois 6 activités principales :

  • Les services de paiements,

  • Les services centrés sur le Big Data,

  • Les services bancaires 2.0

  • Les services de financement et d’investissement

  • Le service aux entreprises

Comme le précise la définition de Bpifrance, les services proposés par ces nouveaux acteurs s’adressent tant aux particuliers qu’aux entreprises. Certains services s’adressent même directement aux banques. Ceci est surtout vrai pour les activités centrées sur le Big Data. Des fintech offrent des solutions d’analyse de données à destination des banques pour leur permettre d’améliorer la gestion de la relation client mais également à des fins de cybersécurité. Ces startups participent ainsi pleinement à la digitalisation des banques.

Au travers des différents secteurs d’activité les fintech partagent plusieurs caractéristiques. Grâce à l’utilisation d’outils digitaux performant et innovant, elles misent sur une simplification des processus et une automatisation des opérations récurrentes ce qui entraine une diminution des coûts. Leurs interfaces sont centrées sur le client ce qui s’oppose aux solutions centrées sur le produit. En d’autres termes, ces entreprises cherchent à [endif]--personnaliser l’expérience client et à fluidifier les interactions grâce à des solutions intuitives.


Comme le dit Martin LeBlanc, fondateur de la startup Iconfinder, « une interface utilisateur c’est comme une blague. Si tu as besoin de l’expliquer, c’est qu’elle n’est pas si bonne ». L’exploitation des données collectées et leur utilisation efficiente participent également à la personnalisation de l’offre pour le client. Enfin, la suppression d’interactions physiques associée à l’élaboration de plateformes performantes permet une réduction de l’intermédiation et une plus grande liberté de choix du client.



Comme évoqué précédemment, nous nous concentrerons dans la suite du mémoire sur l’activité de financement et d’investissement.


On peut distinguer trois catégories dans cette activité : le financement participatif, les robo-advisors et l’affacturage. Le financement participatif prend ses racines dans les plateformes de crowdfunding qui permettent de financer grâce à dons des projets, parfois en échange de contreparties. Mais une nouvelle forme de crowdfunding rémunéré est apparue en proposant deux nouvelles formes de financement : le financement sous forme de prêt, communément appelé crowdlending, et le financement sous forme d’investissement en capital, appelé crowdequity. Via ces plateformes, des porteurs de projets, des particuliers ou des entreprises, viennent solliciter des particuliers pour se financer. Nous sommes dans un modèle de B2B2C ou B2C2C selon s’il s’agit d’un financement à destination d’un individu ou d’une société.


Les startups de robo-advisors opèrent uniquement dans l’investissement puisqu’elles offrent une solution de gestion d’épargne pour les particuliers. Les fintech du secteur se distinguent des acteurs classiques en s’appuyant sur des algorithmes basés sur des profils de risque afin de proposer des placements financiers aux particuliers pour des coûts de gestion plus faibles. Ceci permet d’ouvrir la gestion d’épargne par un tiers à un plus grand nombre.


L’affacturage, dernière catégorie des activités de financement et d’investissement, est une solution de financement classique utilisée par les entreprises. Toutefois des startups ont réussi à émerger en utilisant les outils numériques pour faciliter le processus et permettre un plus grand volume de traitement tout en abaissant les tarifs.


Ces entreprises pénètrent ainsi le marché des banques et autres acteurs financiers et y font souffler un vent de renouveau. Il serait intéressant de connaître les conséquences sur ces acteurs historiques et de chercher à mesurer l’impact qu’auront ces fintech dans le futur. Toutefois, dans un souci de précision, nous nous focaliserons uniquement sur le financement participatif avec une attention particulière portée sur le crowdlending.

Prochain post sur financement participatif sous toutes ses formes !

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