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En conclusion!

  • Etienne
  • 24 avr. 2017
  • 4 min de lecture

22,7 milliards d’euros. C’est la taille du marché des nouveaux crédits accordés aux entreprises en 2015. Près de la moitié ont bénéficié aux TPE et aux PME (Banque de France, 2016). En comparaison, le crowdlending a financé 83 millions d’euros sur l’année 2016 (Crowdlending.fr, 2016). Ce nouveau mode de financement représente donc moins de 1% du marché du crédits aux petites et moyennes entreprises. Il parait difficile pour ces nouveaux acteurs de se faire une place dans ce marché, longtemps réservé exclusivement aux acteurs bancaires. Les établissements bancaires jouissent de leur présence historique aux côtés des entreprises et continuent de bénéficier des effets du monopole bancaire.

Pourtant la forte croissance du crowdlending, plus de 140% entre 2015 et 2016, laisse présager une importance grandissante de ce mode de financement dans les années à venir. Nous avons mené une analyse interne pour comprendre qui sont ces acteurs. L’étude du fonctionnement des plateformes a mis en lumière leur proposition de valeur et la culture de simplification et de désintermédiation partagée par les entrepreneurs du secteur. Nous avons identifié les forces et les faiblesses du financement participatif. La mesure de l’impact réel sur les parties concernées nous a confirmé que, malgré le risque lié à ce type d’investissement, le potentiel de rendement était attractif pour les épargnants. De même, nous pouvons affirmer que recourir au prêt collectif engendre un surcoût conséquent pour les emprunteurs. L’analyse microéconomique a permis de dégager les compétences distinctives du secteur et voir que cette solution répondait toutefois à un besoin des dirigeants de petites et moyennes entreprises.

Nous étions partis avec l’hypothèse que le crédit bancaire se raréfiait et qu’il était difficile pour les entreprises d’obtenir un prêt. Cette hypothèse s’est révélée fausse. Les conditions du crédit varient significativement en Europe. La France a le meilleur niveau de nouveaux crédits accordés de la zone euro. Cette situation particulière freine le développement du financement participatif en France par rapport à ses pays voisins.

Mais la crise financière a tout de même impacté fortement le marché du crédit et a contribué à l’émergence de solutions alternatives au financement bancaire. La politique monétaire mise en place par la BCE a créé une situation singulière dans laquelle les épargnants sont à la recherche de rendement et les banques ont vu fondre leurs marges sur les crédits. En raison des taux historiquement bas, l’emprunt est devenu un produit d’appel pour les établissements bancaires qui se rémunèrent sur d’autres services. Le financement participatif bénéficie du soutien du pouvoir politique qui cherche à réduire la dépendance au prêt bancaire et encourage les entreprises à diversifier leurs sources de financement. Ce soutien, associé à l’innovation technologique, influence positivement le secteur et contribue à son développement. De plus, nous avons vu que la solution innovante proposée par le crowdfunding aux entreprises répondait à une mutation des usages liée à l’adoption de nouveaux outils digitaux. L’analyse externe a révélé les opportunités et les menaces auxquelles est confronté le financement participatif. Nous avons extrait de l’analyse macroéconomique des facteurs clés de succès. Associés aux compétences distinctives du crowdlending, obtenues dans le premier chapitre, nous avons émis des recommandations pour imposer davantage cette solution dans le paysage du financement des PME. Ces choix stratégiques découlent de nos recherches menées dans les deux premiers chapitres. La stratégie adoptée tient compte de la réponse à notre problématique de départ : « le financement participatif peut-il s’imposer comme une réelle alternative aux prêts bancaires pour les PME françaises ? ».

Nos recherches et notre analyse ont démontré que le financement participatif ne peut pas s’imposer comme une alternative au financement bancaire pour les PME françaises mais uniquement comme un complément. Ces résultats viennent à l’encontre de notre hypothèse de départ. Mais les éléments mentionnés ci-dessus montrent qu’en France la situation diffère d’autres pays européens et que les banques continuent de contenter une grande majorité des demandes de crédits. Cependant, la nature des demandes évolue et la gestion du risque contraint les banques à refuser de financer des projets spécifiques. Il y a donc une complémentarité entre les acteurs traditionnels et ces nouveaux acteurs. Le crowdfunding répond à un vrai besoin des entreprises mais doit se présenter comme un complément aux emprunts bancaires et non comme une alternative. Les acteurs du financement participatif doivent miser sur ce qui les distinguent des banques, sur leur capacité à financer des projets non finançables par ces dernières et privilégier une collaboration avec celles-ci. Cette stratégie leur permettra de s’imposer durablement dans le paysage du financement au PME. Souvent présenté dans les médias comme une révolution pour le financement des PME nous estimons que le financement participatif est plutôt une évolution conséquente du financement. Le financement participatif va continuer de s’imposer dans le monde du financement des entreprises. On peut imaginer que dans les cinq à dix prochaines années le crowdlending captera 10% de part de marché du crédit aux TPE et PME. Les plateformes vont se renforcer nationalement et diversifier leur typologie de projets à d’autres cibles que les entreprises comme les collectivités locales. Mais nous avons vu que les plateformes ont des ambitions qui dépassent les frontières de leur pays d’origine. Les perspectives d’avenir laissent imaginer la formation de plateformes européennes de prêts collectifs.

On peut dès lors concevoir une communauté de prêteurs européens prêtant aux entreprises de l’Union. Cette initiative pourrait être soutenue par la Commission Européenne et créerait un cercle vertueux dans lequel les citoyens contribueraient directement au développement économique de l’Europe.


 
 
 

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